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ONELIFE #38 – French

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Land Rover’s Onelife magazine showcases stories from around the world that celebrate inner strength and the drive to go Above and Beyond. New perspectives meet old traditions - these contrasts unite in the latest issue of ONELIFE. Together with Landrover we travelled around the globe. From the high-tech city of Shenzhen in China to the carnival subculture in Brazil to Wuppertal. We got to know one of the oldest space travelers, technology visionaries and watch lovers, just as the new Range Rover Evoque. An exciting journey through the world of yesterday, today and tomorrow.

À droite et en dessus :

À droite et en dessus : Charlie remplit sa mission avec fierté. En dessous à gauche : Charlie (à gauche) avec les membres de l’équipage d’Apollo 16, Thomas Mattingly et John Young. Il fut le dixième être humain à avoir foulé la terre d’un autre monde.

EXPLORATION PHOTOGRAPHIE : GETTY IMAGES/SCIENCE & SOCIETY PICTURE LIBRARY/KONTRIBUTOR, GETTY IMAGES/ROLLS PRESS/POPPERFOTO/KONTRIBUTOR Charlie Duke a toujours été touché par le virus de l’aventure, et n’a jamais pu s’empêcher de se lancer dans des explorations. C’est ainsi qu’à l’âge de 12 ans, il farfouillait dans les rochers et les grottes de l’île Coronado, en Californie, ou que l’année dernière, à 83 ans, il déambulait dans la nature sauvage de sa propriété familiale en Caroline du Sud. Mais c’est évidemment en 1972 qu’il s’est illustré, imprégnant le sol lunaire de ses pas, traces qui sont encore intactes ce jour. Dans un café de Zürich, Charlie nous évoque une aventure qu’il ne partage aujourd’hui qu’avec trois hommes au monde. Ses yeux se mettent à briller et sa voix vibre lorsqu’il raconte son odyssée sur la mission Apollo 16, il y a un demi-siècle. « Ce que je retiens avant tout, c’est l’émerveillement que m’a procuré cette expérience », s’enthousiasme-t-il. « Je me demande toujours si je n’ai pas rêvé. Après tout, nous n’avons été que 12 à fouler le sol lunaire ». Avec John Young, le commandant de la mission dans le module Orion qu’il pilotait, Charlie a été, à 36 ans, la dixième personne (et la plus jeune) à poser le pied sur la lune. Ce fut certainement l’étape la plus significative de sa vie, aboutissement d’un rêve fou. Il se remémore une mission géologique de la NASA dans le Grand Canyon, lorsqu’il contemplait la lune depuis son sac de couchage, se demandant s’il s’y rendrait un jour. On imagine sa joie et sa fierté d’y être parvenu. « Je suis sur la lune, j’y suis vraiment ! » fut sa première réaction lors de ce moment historique. Il en rit encore. Alors que leur véhicule lunaire les baladait de rochers en cratères, mesurant précautionneusement les déclivités, évitant les pics, ramassant des échantillons pour la NASA, la curiosité et l’émerveillement en découvrant cet environnement fabuleux les submergeait : « Qu’y a-t-il au fond de ce cratère ? Qu’allons-nous y trouver ? ». Chaque seconde était une découverte. Son visage s’éclaire à cette évocation. Mais, même si la surface de la lune exerçait sur eux une intense fascination, ce fut surtout le spectacle somptueux de la terre vue de l’espace qui volait la vedette. Une véritable révélation qui signifiait « NOUS AVONS UNE PULSION QUI NOUS POUSSE VERS LA DÉCOUVERTE. LES VOYAGES DANS L’ESPACE RÉPONDENT À CE BESOIN DE COMPRENDRE L’UNIVERS ET DE PERCEVOIR LA BEAUTÉ DE SA CRÉATION » que, quel que soit son pays ou sa culture, « nous sommes tous sur le même bateau et qu’aucun conflit n’y a sa place ». Charlie s’en souvient comme si c’était hier. « On distinguait trois couleurs : le brun des surfaces émergées, le bleu cristal des océans et le blanc des neiges et des nuages. La terre était un joyau suspendu dans les ténèbres de l’espace ». Un noir si profond et si velouté qu’il semblait à portée de main. À croire que ce contraste entre la terre irradiée par le soleil et les ténèbres spatiales reflétait son propre parcours ; une période noire devait d’ailleurs s’ensuivre. « Je me suis alors demandé ce que j’allais bien pouvoir faire le reste de ma vie. Quel autre défi pouvais-je me lancer ? ». Au lieu de la sérénité à laquelle il aurait normalement dû s’attendre, une période d’angoisse résulta de son exploit, ce périple lunaire était comme une marque au fer rouge dont il ne pouvait se départir. Sa situation familiale devait en pâtir. C’est finalement dans la religion que Charlie a trouvé son salut. Il se mit à parcourir le monde pour partager son expérience sur la lune et son voyage mystique. « J’ai pris cette mission très au sérieux, partageant mon enthousiasme avec un public souvent très jeune », raconte-t-il. « Je montrais combien la vie pouvait se montrer imprévisible ». Son intérêt pour l’espace reste intact, aiguillonné par la nouvelle course entre les opérateurs privés tels SpaceX, Blue Origin ou Virgin Galactic. « J’entrevois un futur dans lequel d’énormes modules habités flotteront en orbite. Je préconise une station scientifique permanente sur la lune, et je pense que nous finirons par nous rendre sur Mars », se persuade-t-il. Fort de son expérience, Charlie défend les vols habités, non seulement pour les progrès technologiques qui en découlent mais pour faire évoluer l’homme selon son aspiration profonde d’éternel découvreur. « Je pense que nous avons une pulsion qui nous pousse vers la découverte. Les voyages dans l’espace répondent à ce besoin de comprendre l’univers et de percevoir la beauté de sa création ». Aujourd’hui octogénaire, cet ancien astronaute a suffisamment de conviction pour conclure en souriant : « Il m’arrive épisodiquement de vouloir retourner là-haut ». 47