Le futur de la MODE ? 42 j NUMÉRO SPÉCIAL DYNAMISME
TECHNOLOGIE L’IMPRESSION 3D est saluée par certains comme un nouveau paradigme technologique et il semblerait que l’industrie de la mode ressente davantage son impact que d’autres secteurs. Son effet révolutionnaire a-t-il toutefois été surestimé ? Ellie Pithers a mené l’enquête. Les lignes du futur impressionnantes : cette robe de la créatrice israélienne Noa Raviv (à gauche) et les chaussures d’Iris van Herpen inspirées de la figure de Méduse (ci-dessous) pour la marque United Nude n’auraient jamais suscité un tel effet sans la technologie d’impression 3D. Bientôt, la garde-robe que nous possédons aujourd’hui disparaîtra complètement. Vous ne connaissez pas la nouvelle ? L’impression 3D est en effet sur le point de la remplacer. Projetez-vous dans un futur idéal et imaginez qu’au lieu de batailler avec les cintres et l’antimite en essayant de trouver une chemise ou une paire de chaussures difficile à atteindre, vous habiller deviendra aussi facile qu’une simple pression sur un bouton, une action qui sera alors certainement elle-même substituée par de nouvelles technologies. Ainsi, il vous suffira d’acheter et de télécharger un modèle, de le personnaliser selon vos mensurations pour enfin imprimer le vêtement parfaitement adapté à votre taille et correspondant à votre goût. Aussi radicale qu’elle le paraît, la technologie sur laquelle repose ce type de production rapide n’a rien de nouveau. Depuis des années déjà, de grandes entreprises impriment en 3D des prototypes dans le cadre d’un procédé appelé « fabrication additive » qui superpose des couches de matière pour créer une forme (par opposition à l’usinage qui est un procédé soustractif). Dans l’ensemble, les créateurs de mode ont été relativement lents à adopter cette technologie, à quelques exceptions près dont Iris van Herpen fait partie. Depuis 2009, cette jeune créatrice néerlandaise de 30 ans travaille avec les techniques d’impression, au point d’en devenir l’icône technologique. « J’ai rencontré Daniel Widrig, un architecte londonien très doué en programmation 3D et nous avons commencé nos expérimentations », explique au téléphone van Herpen de sa voix douce et saccadée, depuis son studio d’Amsterdam. « Au début, il ne s’agissait que d’un projet parallèle mais j’ai trouvé que les trois dimensions et leur complexité m’apportaient tellement de liberté que j’ai commencé à développer une série de robes pour ma collection. Désormais, je combine les imprimés 3D avec le travail manuel. L’impression 3D est pour moi un outil supplémentaire intéressant. » Le lancement de ses créations sculpturales a eu lieu en 2010. Ce fut la toute première collection présentant l’impression 3D lors d’un défilé. Sa dernière collection au titre évocateur de « Magnetic Motion » (ou mouvement magnétique) comprend une robe imprimée en 3D, composée de résine plastique. Née d’une collaboration avec l’architecte Niccolo Casas, cette robe futuriste ressemble à une excroissance cristalline enveloppant le corps du modèle. C’est une création très haute couture – ne serait-ce que par le fait que la porter vous empêche de vous asseoir. « Des matières souples qui peuvent être imprimées et qui se rapprochent d’une robe [normale] en termes de confort existent, mais pour le moment, je ne suis pas en mesure d’imprimer une robe à grande échelle et en une seule pièce, qui soit flexible et facile à porter », admet van Herpen. En outre, les tissus comme la soie et le coton ne peuvent pas être imprimés. « Je suis convaincue que nous parviendrons à NUMÉRO SPÉCIAL DYNAMISME j 43
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