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avec Concur, la

avec Concur, la société de gestion de comptes de dépenses et de réservation de voyages. Dix pour cent des Airbnbistes sont maintenant des voyageurs pour motifs professionnels. A priori, Airbnb aurait dû être un désastre absolu. Pourquoi quelqu’un devrait-il louer ce qu’il a de plus précieux à quelqu’un qu’il ne connaît pas et ne rencontrera probablement jamais plus ? « On nous a pris pour des dingos, concède Brian Chesky. Certains cas de figure catastrophiques ont en effet défrayé la chronique, particulièrement celui de ce New-Yorkais qui s’est aperçu que l’appartement qu’il croyait avoir loué à quelqu’un désireux de loger sa belle-famille à l’occasion d’un mariage en ville l’avait en réalité utilisée pour une partie fine qui a fait les manchettes du New York Post sous le titre « Orgy for overweights ». Pour éviter les mauvais coucheurs – et les mauvais hébergeurs – chacun est tenu d’écrire un bref commentaire en ligne au sujet de l’autre partie après chaque séjour. Des commentaires que peuvent lire les clients potentiels avant de décider de proposer ou d’accepter une réservation. Airbnb propose également aux hébergeurs une assurance avec une couverture maximale d’un million de $. Airbnb bannit les hébergeurs que Chesky juge « ne pas adhérer à nos valeurs ». Sont considérées comme infractions les locations de maison dans lesquelles les propriétaires ne résident pas eux-mêmes ou les locations de maisons pendant 365 jours par an, ce qui prive d’une précieuse source de logements les habitant en quête d’un logement. Mais cela est rare, précise Chesky. « Partager son foyer semble mettre au jour le meilleur de nous-même. » Il est utile qu’Airbnb soit à l’extrémité la moins sensible de ce que l’on appelle ‘ l’économie du partage ’ – des gens comme vous et moi deviennent des micro-entrepreneurs en partageant des biens personnels. Son tout proche voisin, Travis Kalanick, le patron du service de chauffeurs de taxi non professionnels Uber piloté par appli, essuie en permanence un feu roulant de critiques émanant des chauffeurs de taxi conventionnels, des législateurs, des faiseurs d’opinion, des financiers et même des journalistes après qu’un dirigeant d’Uber ait suggéré, dans un journal américain, d’examiner la vie privée d’un de leurs détracteurs. Le surnom de Chesky est « le Travis sympa ». Quelle que soit la façon de voir les choses, le business de Chesky est une combinaison remarquable de ce que son ami Jony Ive, le patron du design chez Apple, décrit comme « ambition dévorante et caractère pratique poussé au paroxysme ». Mais la chose la plus remarquable est l’aspect dont ses utilisateurs n’aiment pas parler : la légalité ou les éléments similaires. Les hôtels sont tenus de respecter des règles sévères en matière de lutte contre les incendies et de sécurité, des règlements sur la sécurité des denrées alimentaires, des normes de sécurité et d’hygiène. Les Airbnbistes peuvent se contenter de contrôler le bon fonctionnement des détecteurs de fumée et, parfois, de déposer une bouteille de vin et un peu de lait, des œufs et du café. Bien peu se préoccupent de la couverture d’assurance de tout propriétaire. Ceci est déloyal, dans le meilleur des cas, et illégal, dans le pire des cas, déclarent les hôteliers et les syndicats représentant les travailleurs de l’hôtellerie. Les locataires réservant un logement devraient LA CROISSANCE FULGURANTE D’AIRBNB EXPLIQUE QUE LA SOCIÉTÉ SOIT ESTIMÉE À ENVIRON 25 MILLIARDS DE DOLLARS. MARRIOTT EST ÉVALUÉ À APPROXIMATIVEMENT 21 MILLIARDS DE DOLLARS. PAS MAL POUR UNE START-UP QUI, IL Y A HUIT ANS ENCORE, ÉTAIT TOUT JUSTE DU VENT. payer une taxe de séjour, comme le font aussi les clients des hôtels, et les hébergeurs devraient payer un impôt sur le revenu de leurs locations. Bien peu de locataires paient une taxe de séjour et, les gens étant ce qu’ils sont, peu de propriétaires Airbnbistes déclarent leurs revenus aux impôts. Les règlements régissant les immeubles d’habitation dans de nombreuses villes interdisent les locations inférieures à trente jours, à moins que le propriétaire ne soit présent lui aussi, une restriction que de nombreux propriétaires jouant la carte d’Airbnb feignent d’ignorer. Tout cela déplaît aux autorités municipales et aux services des contributions, qui se plaignent du manque de fairplay d’Airbnb. En mai, l’avocat général de l’Etat de New York a saisi la justice pour forcer Airbnb à remettre les données anonymes sur les logements concernant une foule d’utilisateurs. Certaines villes ont tenté de faire interdire Airbnb. « Bien des gens pensent que nous les faisons c**** », admet Chesky lui-même, crûment. Mais il y a des indices que les choses sont en train de changer. Chesky a remporté une victoire importante devant les tribunaux de San Francisco, l’an dernier. Le conseil municipal de la ville a légalisé les locations de courte durée de moins de trente jours. Aux termes de la nouvelle loi, les propriétaires doivent être des résidents permanents de San Francisco et se faire inscrire comme hébergeurs dans un registre municipal. Il est possible de louer une maison entière pendant une durée maximale de 90 jours par an. La loi oblige aussi les propriétaires à payer des impôts sur la location et à contracter une assurance responsabilité civile. Parmi les autres villes et pays qui autorisent désormais le partage de logements figurent Londres, Amsterdam, la France, le Portugal, Hambourg, Philadelphie, Portland, San Jose et Nashville. Ce blanc-seing légal est une excellente nouvelle pour Chesky. San Francisco demeure l’un des marchés les plus importants pour sa société avec près de 5000 maisons et appartements enregistrés dans Airbnb. Ceci l’a incité à se mettre en quête de nouveaux services que lui-même et sa (la plupart du temps) joyeuse bande d’hébergeurs à l’échelle mondiale sont en mesure de proposer, qu’il s’agisse de la cuisine, de visites guidées en ville ou de transports. C’est aussi une bonne nouvelle pour lui personnellement. Il a lui-même vécu dans des centaines d’Airbnbs, dont beaucoup à San Francisco, « pour humer l’air du temps ». Chose plus importante encore, son appartement de quatre pièces à South of Market est encore sur Airbnb. Il vous attend pour 40 $ la nuit. 64 j NUMÉRO SPÉCIAL BLOCKBUSTERS

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