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Jaguar Magazine 01/2018 – French

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The future of mobility! By launching the new I-PACE, Jaguar is starting an electric revolution and is creating the world´s most desirable electric vehicle. With its performance of a sports car, but the eco-friendliness of an electric vehicle, the Jaguar I-PACE demonstrates a manifestation of advances in innovation and design. A vehicle designed for the roads of the future – showing the joys of going electric along the scenic Algarve, exclusive insights from key players as well as interesting facts and figures on the revolutionary I-PACE and the growing electric vehicle sector are covered in this issue.

UN MENTAL DE VAINQUEUR

UN MENTAL DE VAINQUEUR On demande souvent à Johanna Konta à quel moment son destin a basculé. « Moi, je ne crois pas à ce genre de choses », dit-elle. « Pour moi, ce n’est pas le but qui compte, c’est le chemin ». À 27 ans, la n° 1 du tennis féminin britannique est solidement établie dans ce sport. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Johanna n’a pas été un enfant prodige qui aurait été happée dans un processus de réussite inexorable. Au contraire, son ascension a été progressive, respectant l’éthique, tout en finesse et avec une aspiration insatiable de s’améliorer, sans parler de son talent manifeste, bien sûr. Comme elle le reconnaît, quels qu’aient été ses incroyables succès et ses terribles creux, les défis ont toujours été au rendez-vous. Née à Sydney de parents hongrois, elle a bénéficié d’une éducation peu conventionnelle : à 12 ans, ce sont ses parents qui lui ont enseigné à la maison pour lui laisser le temps de se dédier au tennis. Puis, c’est près de Barcelone qu’elle a passé sa quatorzième année, à l’académie Sanchez-Casal, là où son compatriote Andy Murray était passé quelques années auparavant. Elle s’est ensuite établie au Royaume-Uni avec ses parents, s’installant à Eastbourne, sur la côte méridionale, et devenant citoyenne britannique en 2012. Johanna se défendait bien dans la catégorie junior, mais n’était pas parvenue à se hisser au top 300 en Australie lorsqu’elle a été choisie pour suivre un programme de vocations, pourtant seulement réservé à 24 joueurs. Celui qui l’a sélectionnée, Pete McCraw, indique qu’elle se détachait du lot par sa motivation et son application. Elle tenait tête à ses adversaires et parvenait très vite à les dominer. Passée jeune professionnelle, Johanna gagne plusieurs tournois de moindre importance et réussit à s’imposer devant de prestigieux adversaires, persévérant vaillamment dans sa progression. En 2014, elle intégre le top 100, mais termine l’année au 150 e rang. Pourtant, mis à part ses proches, peu sont prêts à miser sur son futur. À la fin de cette saison, sur recommandation de son coach, elle fréquente Juan Colo, le psychologue sportif. Même si elle réfute l’idée de moments-clés dans sa carrière, elle ne peut nier l’importance de cette rencontre. Avec ce « TOUT CE À QUOI J’ASPIRE, C’EST DE CONTEMPLER DANS MON MIROIR UNE PERSONNE QUI EST TOUJOURS ALLÉE AU BOUT DES CHOSES. » praticien, elle apprend à dominer la pression, à rester confiante à tout instant et à améliorer sa force mentale. Elle admet que ces séances ont changé sa perception du tennis et, plus généralement, de la vie. « Je suis parvenue à me convaincre de me satisfaire de ce que j’avais et de ce que je faisais. L’athlète professionnel se laisse facilement happer par une défaite ou des revers. J’ai compris qu’il n’y a pas que le résultat qui compte ». Johanna évoque souvent la méthode d’ « être présent ». Cette notion est courante dans la pratique de la méditation ; elle aide à se concentrer, surtout dans les moments où les émotions prennent le dessus. « À certains moments, j’avais du mal à me relaxer, ce qui affectait mes résultats », admetelle. On a du mal à le croire en la regardant aujourd’hui. Elle est calme, posée, concentrée sur le cour. Il ne faut pas s’étonner que son modèle ait été Steffi Graf, l’incarnation même de l’impassibilité. Assez pragmatique, elle se réfère à des « process » lorsqu’elle analyse ses propres performances, et elle souligne l’importance de « rester dans sa bulle ». On pourrait y voir une sorte d’autosuggestion, mais force est de constater que les résultats parlent d’eux-mêmes. Au cours de l’été 2015, la nouvelle approche de Johanna commence à payer, et elle se qualifie facilement pour l’US Open. Malgré son maigre score dans les premières épreuves PHOTOGRAPHIES : JOHANNA KONTA/ OCTAGON/ GETTY IMAGES 64 THE JAGUAR

Johanna affirme que sa détermination à être heureuse sur les cours comme dans la vie a été un facteur déterminant du succès de sa carrière. du grand chelem (un seul match gagné), elle remporte trois matchs pour parvenir en 16 e de finale, battant au passage 20 joueuses classées. « Pour moi, c’est une progression et non un point de bascule », insiste-t-elle lorsqu’on lui demande si c’est là que s’est jouée sa carrière. « Lorsqu’on est au sommet d’un sport, les performances des joueuses sont très proches. Tout tient dans de petits détails et des améliorations marginales ». Elle et son équipe (son coach, son entraîneur, son médecin, son physiothérapeute et son préparateur mental) exploitent actuellement toutes les données issues de ses entraînements et de ses matchs. « Cela me permettra d’ajuster mes périodes d’entraînement et ma nutrition, et aussi de comprendre ma rapidité de récupération. Ce genre de détails peut faire la différence ». Après sa percée en 2015, Johanna termine l’année au 47 e rang et est citée pour le trophée « Most Improved Player » de la Women’s Tennis Association. La notion que ce ne serait qu’une simple flambée est balayée par ses performances à l’Open d’Australie en janvier 2016. Un premier nul contre Venus Williams, qu’elle avait toujours admirée, l’aurait auparavant stoppée net, mais ici, Johanna gagne les deux manches. Parvenue en demi-finale, elle provoque une onde de choc dans le monde du tennis. À la fin de l’année, elle se hisse au 10 e rang mondial du circuit WTA. Cette fois, le fameux trophée « Most Improved » lui est attribué sans hésitation. Désormais assurée d’être une joueuse de premier rang, Johanna consolide son rang début 2017, en parvenant aux quarts de finales de l’Open d’Australie et en gagnant deux tournois importants. Elle se permet même de battre un calibre mondial au cours de l’Open de Miami, ce qui lui offre le titre le plus important de sa carrière. Elle est alors attendue comme le Messie à Wimbledon une Anglaise remporterait-elle le titre ? Au fur et à mesure des matchs, on se met à y croire, avant que Venus Williams ne vienne briser son élan en demi-finale. Mais ce succès la hisse au quatrième rang mondial, position confirmée au cours de l’année suivante, la rapprochant de son rêve d’enfant : devenir la première. Ce n’est pourtant pas sa philosophie du succès. « À la fin de ma carrière, tout ce à quoi j’aspire, c’est de contempler dans mon miroir une personne qui est toujours allée au bout des choses. Après tout, il ne s’agit que d’un sport et chaque moment se doit d’être vécu pleinement. Ce serait dommage de céder à la nostalgie des espoirs déçus ; ce qui compte, c’est d’apprécier ce que l’on a vécu ». THE JAGUAR 65